Le Baptême du Seigneur - 10 janvier 2021 - Année B
Au début de l’Avent résonnait ce cri suppliant Dieu de venir enfin au secours de son peuple : « Ah ! si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes fondraient devant toi… » (Is 63,19). La mention - propre à l’Evangile de Marc - d’une ‘déchirure’ du ciel au moment du baptême de Jésus souligne la gravité de la scène. Lié au temps de Noël, le baptême au Jourdain est bien une nouvelle manifestation ou ‘Epiphanie’ du Seigneur.
En recevant ce baptême de conversion pour le pardon des péchés, dont il n’a nul besoin, le Christ manifeste dans sa chair sa solidarité avec notre humanité marquée par la faiblesse. Cet abaissement au rang des pécheurs, annonce l’humiliation de la Croix, et provoque comme une protestation du Père pour attester de sa condition divine : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »
La descente de l’Esprit saint, qu’accompagne cette voix venue du Ciel, annonce déjà la Pentecôte qui, dans le surgissement de Pâques, saisira les croyants pour les associer à la vie du Christ et en faire les membres de son corps. Ainsi, dans l’Esprit Saint reçu au jour de notre baptême et de notre confirmation, et dans la communion vivifiante et renouvelée au Corps du Christ Ressuscité, chacun peut s’entendre dire à son tour : ‘tu es mon enfant bien aimé, en toi je trouve ma joie’.
Y a-t-il de meilleurs vœux à s’échanger en début d’année que celui de pouvoir faire à notre tour, par notre vie, la joie du Père ? Au lieu de la banale formule : « bonne année, et la santé surtout », osons proposer : « … et la sainteté surtout ! »
P. Franck DERVILLE. Aumônier de l’hôpital Cochin - Port-Royal
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