4ème dimanche de Carême - 14 mars 2021 - Année B
Voici une réflexion du Cardinal Robert Sarah, au moment où il quitte sa mission de Préfet de la Congrégation pour le Culte divin. Au cœur de notre carême, il nous exhorte à nous tourner vers le Seigneur.
« L’Église n’est pas une administration, ni une institution humaine. L’Église prolonge mystérieusement la présence du Christ sur la terre. « La liturgie », dit le concile Vatican II, « est le sommet auquel tend l’action de l’Église, et en même temps la source d’où découle toute sa vigueur »[1], et « en tant qu’œuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l’Église, la liturgie est l’action sacrée par excellence dont nulle autre action de l’Église ne peut atteindre l’efficacité au même titre et au même degré »[2].
L’Église existe pour donner les hommes à Dieu et pour donner Dieu aux hommes. C’est précisément le rôle de la liturgie : rendre un culte à Dieu et communiquer la grâce divine aux âmes. Quand la liturgie est malade, toute l’Église est en danger parce que son rapport à Dieu est non seulement fragilisé, mais profondément abîmé. L’Église court alors le risque de se couper de sa source divine pour devenir une institution autocentrée qui n’a plus qu’elle-même à annoncer.
Je suis très frappé, on parle beaucoup de l’Église, de sa réforme nécessaire. Mais parle-t-on de Dieu ? Parle-t-on de l’œuvre de la Rédemption que le Christ a accomplie principalement par le mystère pascal de sa bienheureuse Passion, de sa Résurrection du séjour des morts et de sa glorieuse Ascension, mystère pascal par lequel « en mourant il a détruit notre mort, en ressuscitant il a restauré la vie »[3] ? Plutôt que de parler de nous-même, tournons-nous vers Dieu ! Voilà le message que je n’ai cessé de répéter depuis des années. Si Dieu n’est pas au centre de la vie de l’Église, alors elle est en danger de mort. »
[1] [2] [3] Cf. Sacrosanctum Concilium, n.10, n.7 et n.5.
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