30ème dimanche du Temps Ordinaire - 25 octobre 2020 - Année A
Depuis plusieurs mois, une chape de peur a recouvert le monde. Les peurs suscitées par le terrorisme, l’insécurité, la crise économique et la pandémie provoquent parfois une psychose qui paralyse les cœurs. Certains observent les autres jusqu’à scruter leurs moindres gestes pour vérifier s’ils respectent bien telle ou telle règle sanitaire. Un climat malsain de suspicion s’est installé : on épie, on critique, on dénonce, on accuse. Il en est de même dans nos églises, et cette ambiance délétère de délation divise les communautés.
Cela me fait penser à l’attitude des pharisiens qui scrutent les gestes et les paroles des apôtres et du Christ, afin de les accuser si, par exemple, ils ne se lavent pas les mains selon les ablutions rituelles. Un légalisme scrupuleux tend à faire des règles sanitaires non plus un moyen pour éradiquer un virus, mais une finalité. Il n’y a plus que cela qui compte, la raison abdiquant devant la sacro-sainte loi qui s’impose toujours et partout. Nous sommes en plein pharisaïsme. Prenons garde à ces accusations, car elles font le jeu du démon, celui que la Bible appelle « l’Accusateur de nos frères » (Ap 12, 10).
Face à tout cela, il est grand temps d’entendre à nouveau le vibrant appel du saint Pape Jean-Paul II que nous avons fêté le 22 octobre : « n’ayez pas peur ! ». Il est grand temps de focaliser son attention sur l’essentiel, qui est pour nous, chrétiens, une personne divine, notre Seigneur Jésus. Lui seul doit mobiliser toutes nos énergies, notre être, notre souffle. Il est le chemin, la vérité et la vie. « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! » (Saint Jean-Paul II).
Abbé Cyril GORDIEN +
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